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Hôpital RS

Perché sur les hauteurs de Montigny-le-Tilleul, l’Hôpital du Rayon de Soleil domine encore la vallée, même si ses murs tombent aujourd’hui les uns après les autres. Inauguré en 1967, ce géant de béton devait être l’un des hôpitaux les plus modernes de la région : gériatrie, long séjour, centre de réadaptation, rotonde, ailes latérales, services autonomes… un véritable complexe social et médical porté par l’Intercommunale des Œuvres Sociales du Hainaut.

Pourtant, moins de vingt ans plus tard, en 1985, tout s’arrête brusquement. Fermeture définitive, problèmes financiers, surcapacité hospitalière et, plus tard, l’ombre de l’Affaire Carlier qui marquera durablement le site. Revendu, laissé à l’abandon, puis figé dans un interminable blocage administratif, le Rayon de Soleil devient peu à peu un immense hôpital fantôme, envahi par la végétation et les courants d’air.

Aujourd’hui, si j’en donne le vrai nom et sa localisation, c’est parce que le site est en train d’être détruit : désamiantage, dépollution et démolition sont en cours, et le bâtiment disparaît petit à petit du paysage carolorégien. L’endroit laissera place à un futur développement lié à l’hôpital André Vésale.

Colosse hospitalier, erreur urbanistique, lieu d’exploration mythique… le Rayon de Soleil aura marqué des générations. Un géant qui vit ses derniers instants, mais dont l’atmosphère — à la fois lourde, silencieuse et chargée d’histoires — restera gravée dans la mémoire des explorateurs urbex.

Hôpital

02.2025

Belgique

Carnet d’exploration

Depuis mes débuts en urbex, j’attendais ce moment : pouvoir enfin entrer dans ce mythique hôpital de la région de Charleroi. Comme beaucoup, je l’avais vu des dizaines de fois en passant, silhouette massive et délabrée dominant le paysage, sans jamais imaginer que j’en franchirais un jour les portes.

C’est en tombant sur la vidéo d’un explorateur hollandais, filmé devant l’édifice puis à l’intérieur, que tout s’est déclenché. Je savais le bâtiment en pleine phase de démolition : c’était maintenant ou jamais. Cette fois, je ne suis pas parti seul, mais avec Luana — alias Flashbackexe — et son compagnon.

L’accès se faisait par la porte d’entrée principale. Le chantier de désamiantage étant en cours, nous avons immédiatement mis nos masques avant de nous engager dans la structure.
À l’intérieur, il ne restait presque plus rien : des étages vides, des couloirs éventrés, quelques traces d’un passé hospitalier déjà effacé. Mais au moins, j’y étais. J’ai enfin pu explorer ce géant avant qu’il ne disparaisse pour de bon.

Lorsque j’ai publié l’album photo, de nombreux commentaires ont afflué : d’anciens membres du personnel, des habitants du coin… des personnes qui avaient connu ce lieu vivant. Un dernier écho, avant le silence définitif.